Eriger les grands stades, fussent-ils privés, au rang de «l'intérêt général», c'est-à-dire faciliter l'expropriation des terrains, financer les accès (par la route ou transports en commun) par des fonds publics, c'est le contenu d'un amendement adopté en juin par l'Assemblée, glissé au dernier moment dans un projet de loi sur le tourisme. Le secrétaire d'Etat éponyme, Hervé Novelli, assume crânement la manœuvre au motif que les compétitions sportives, et le foot en particulier, participent du «tourisme événementiel». C'est peu dire que les débats furent agités. Le PS rugit : «Cet amendement profite uniquement aux entreprises de spectacle mues par leur course aux opérations lucrative. Nous allons biffer d'un trait de plume le droit de propriété pour faire plaisir au foot fric.» Même des élus UMP ont des états d'âme, comme le député de Lyon Philippe Meunier (lire ci-dessus). Débat vif mais transpartisan, les principaux initiateurs de grands stades étant les maires PS de Lyon et Lille.
Tout a démarré en juillet 2008, par un courrier de Gérard Collomb à Nicolas Sarkozy. Le maire de Lyon demande au président de la République que soit autorisée la prise en charge des accès à l'OL Land par des fonds publics. Sarko ne répond pas directement mais la machine est déjà en branle. C'est d'abord le rapport d'Eric Besson, alors secrétaire d'Etat à la Prospective, sur le sport professionnel, insistant lourdement sur la question des grands stades et pointant cet «in