Au royaume de l'eau, puisqu'il tombe à Puerto Limón, sur le versant caribéen du Costa Rica, des seaux neuf mois sur douze, la victoire, en monocoque, de Safran (Guillemot-Caudrelier) dans la 9e transat Jacques-Vabre, coule de source. Le deuxième, Groupe Bel (Pavant-Gabart), faux jumeau ou demi-frère de Safran, c'est selon, a coupé la ligne sept heures plus tard. Le troisième Mike Golding Yacht Racing (Golding-Sanso) était attendu tôt ce matin (heure de Paris). Des écarts déjà conséquents et qui, pour les derniers, seront d'une profondeur abyssale à l'échelle d'une traversée.
«Rupture». Depuis sa naissance, en 2007, le monde du large, qui admirait tant sa capacité d'accélération, prêtait beaucoup de génie à Safran. Mais, jusqu'à hier, c'était un bateau toujours placé mais jamais vainqueur. Un déficit de victoire comblé grâce à une doublette admirable de ténacité tout au long de ces quinze jours et dix-neuf heures de course : «On a été tour à tour jusqu'à la rupture physique», ont-ils déclaré. Il est toujours délicat de sortir d'une paire un élément. L'isoler pour affirmer que l'un commande et l'autre sert, par exemple, ne témoigne pas de la réalité. Mais dire d'une phrase que Marc Guillemot est un haut et grand serviteur du large, ça oui, on peut. Et dire aussi qu'à 51 ans, après vingt-cinq ans de métier, il est toujours un athlète de haut niveau.
Guillemot va souvent au centre de la question. Cel