Evidemment, il a fallu que les Blacks sortent contre la France, samedi à Marseille, leur plus beau match de l’année. Mais quel spectacle ! Les Néo-Zélandais ont récité leur rugby à mesure que les Français oubliaient le leur. Cinq essais à zéro, un jeu de folie déployé à tous les coins du terrain : les Blacks en blanc ont offert une belle alternative au «rugby ping-pong» produit par les nouvelles règles, où l’on se débarrasse du ballon à grands coups de tatane. Avec cette branlée 39-12, l’euphorie provoquée, côté français, par la leçon (20-13) donnée aux Boks quinze jours plus tôt a subitement laissé place au doute.
«Désillusion». Le combat et l'engagement avaient suffi à battre les Sud-Africains à Toulouse. Mais des Kiwis classieux ont renvoyé les Bleus à l'étroitesse de leurs atouts : les Français n'avaient pas de plan B face à des Blacks qui évitaient le défi ou le passage par le jeu au sol pour privilégier des extérieurs transformés en boulevards. Du coup, la tournée d'automne n'est pas si brillante. La victoire 43-5 du 21 novembre sur des Samoans dépassés n'a aucune signification, et celle du 13 contre les Sud-Africains est à relativiser après la défaite (10-15) samedi des Boks en Irlande.
«Il ne faut pas oublier tout le travail réalisé depuis trois semaines, tempère l'entraîneur Marc Lièvremont. C'est une désillusion extrêmement cruelle, mais je reste confiant pour la suite.» Dans quelles dispositions la France ira-t-elle en Écosse le 7