Menu
Libération

Un buteur trop noir pour les stades italiens

Article réservé aux abonnés
Foot. Sifflé par les ultras de la Serie A, Mario Balotelli joue face à Kazan ce soir en Ligue des Champions.
publié le 9 décembre 2009 à 0h00

Mario Balotelli ne sait plus qui il est ni ce qu'il doit faire. Déchiré entre le Ghana, son pays d'origine, et l'Italie où il est né; entre ses parents naturels et sa famille adoptive; entre l'Inter Milan, son club actuel, et Chelsea. Des dilemmes avivés par le monceau d'insultes racistes qu'il reçoit chaque week-end sur les terrains de Serie A. Les plus virulentes viennent des tifosi de la Juventus Turin - déjà condamnée à plusieurs reprises pour les propos de ses supporteurs. Et une seule résume toutes les autres : «Il n'y a pas d'Italiens noirs !» Le harcèlement est allé jusqu'au site Wikipédia où un inconnu a piraté sa biographie en ajoutant la mention «sale noir». C'est lourd pour un gamin de 19 ans. De quoi le dégoûter de devenir le premier Black à porter le maillot de la Squadra. Alors Mario Balotelli répond sur le terrain, répliquant aux insultes en montrant l'écusson tricolore sur le maillot de l'Inter Milan, qui joue ce soir sa qualification pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions contre les Russes du Rubin Kazan.

Ce n'est pas la première fois que le racisme déborde des tribunes italiennes. Mais il n'avait encore jamais visé un joueur de nationalité italienne. Le pays est peu habitué aux immigrés, mais depuis quelques années, les clandestins sont de plus en plus nombreux et la Péninsule n'est plus une simple escale sur les routes qui mènent en France ou ailleurs. Balotelli, avec son passeport italien, est pourtant considéré comme une