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Libération

L’équipe de football d’Erythrée demande l’asile politique au Kenya

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publié le 21 décembre 2009 à 0h00

Ils venaient de perdre 4-0 contre la Tanzanie en quart de finale de la Coupe d'Afrique de l'Est et du Centre (Cecafa) à Nairobi, au Kenya. Après le match, escortés par la police kenyane, les joueurs érythréens sont rentrés à leur hôtel, ont pris un peu de temps libre et ne sont jamais réapparus pour prendre l'avion du retour. Seuls l'encadrement et un officiel érythréen ont embarqué à destination d'Asmara. Le club des Red Sea a donc perdu 12 joueurs, envolés dans la nature à Nairobi. Après avoir un temps démenti cette disparition, Asmara a admis que les joueurs n'étaient pas rentrés. Le ministre érythréen de l'Information, Ali Abdu, a déclaré mardi qu'ils «étaient les bienvenus, malgré le fait qu'ils aient trahi leur pays».

Dans un pays réputé pour ses détentions arbitraires et ses violations des droits de l’homme, réduisant à néant toute opposition, une telle déclaration risque de ne pas les convaincre de revenir au bercail. Chaque année, des dizaines de milliers de personnes tentent par tous les moyens de fuir la répression du régime dictatorial du président Issayas Afeworki, qui contrôle d’une main de fer l’économie, les médias et l’activité politique, imposant un service militaire illimité à partir de 18 ans. Selon l’ONU, 62 000 Erythréens (sur 4 millions d’habitants) ont pris la poudre d’escampette en 2009, classant l’Erythrée au deuxième rang mondial pour les demandes d’asile. Les réfugiés érythréens peuplent notamment des camps dans le nord du Kenya, mais auss