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Marc Guillemot . Vainqueur de la Transat Jacques Vabre 2009, le «sauveur» de Yann Eliès est le marin le plus aimé des gens du large.
Marc Guillemot en novembre 2008 (Charles Platiau / Reuters)
publié le 29 décembre 2009 à 0h00

Admirable de résistance au succès et à la douleur, Marc Guillemot a remporté, à 50 ans, sa première grande victoire sur l'eau, le mois dernier à bord du monocoque Safran«le plus beau 60 pieds de toute la flotte», dixit Hervé Laurent, marin-routeur et ancien tourdumondiste. A la question posée sur le ponton au Costa Rica : que vous inspire la victoire de Marc Guillemot sur cette Transat Jacques Vabre, Michel Desjoyeaux (quatrième, associé à Jérémie Beyou)«Eh bien, je suis content pour… Charles Caudrelier.» Ce dernier était le coéquipier de Guillemot sur cette course en double. D'autres que Guillemot auraient été rongés par le doute, rouillés par l'orgueil défait ou encore abattus par ce mordant déplacé. «Ah ! c'est tout Michel, ça ! Je termine deuxième du Rhum 2002, et je m'en vais pour le féliciter, lui dire combien il avait bien navigué. Mais il m'a pris pour un chasseur d'autographes, et je suis resté comme un couillon, les bras ballants…» se ressaisit Guillemot, qui «au fond» ne lui en veut pas : «Si, par-dessus le marché, Michel était toujours sympathique, il ne nous resterait plus rien à nous, les autres…»

Guillemot est un jeune vétéran des flots, tout comme Jean Le Cam ou Loïck Peyron, mais le Morbihannais, lui, a n'a jamais appris l'art de régner, laissant cela à ces marins montés sur de hauts ressorts : «Je suis tellement reconnaissant à la voile de m'avoir donné un boulot à la sortie de mon bac, de m'avoir fa