Agassi, Andre. Retraité des courts. Né à Las Vegas, voici 39 ans. Premier tennisman après-guerre à avoir réussi la passe de quatre en grand chelem. Médaille d’or à Atlanta. Un coup droit fracasseur, un revers à double détente, une relance au bras d’or. Marié à Steffi Graf, deux enfants. Vient de publier une autobiographie sincère et ouvragée, dans laquelle il apparaît que ses cheveux décolorés n’étaient que perruque anti-calvitie et qu’il a usé d’amphétamines sans être mis à l’index. D’où un scandale assez exagéré masquant la profondeur de l’immersion au cœur de ses troubles et de ses motivations à laquelle se livre un type pas du genre à s’épargner.
1) Blizzard dans le désert. Il neigeote sur Paris. Pieds en dedans plus que jamais, marcheur en canard au crâne laqué de bonze toujours banzaï, Agassi contemple, ravi, la ville qui blanchit. Libéré des prudences de la compétition, il s'est mis au ski. Enfin, au snowboard… Le racketteur de toutes les tendances, du fluo au zen, ne pouvait en rester au stem christiana. Son corps fatigué, couturé d'arthrose, snobe le tennis, qu'il prétend «avoir haï» du premier au dernier jour, même s'il a adoré gagner. Il échange juste quelques balles avec sa championne d'épouse qui a interdiction de le balader d'un côté du court à l'autre. Il a pris quatre, cinq kilos, guère plus. Peut-être parce que le «kid de Las Vegas», toujours accroché à sa cité de stupre et de sables, continue à transpirer dans la fournaise. Il jogge