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«Pour le tour du monde, il faut garder des bateaux polyvalents»

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Vincent Lauriot-Prévost, architecte de «Banque populaire V» et de «Groupama 3», compare les deux trimarans en quête du trophée Jules-Verne dont le record tient depuis 2005.
publié le 22 janvier 2010 à 0h00

Vincent Lauriot-Prévost est l'architecte de Banque populaire V(BP V) et de Groupama 3(G 3). Il détaille les philosophies qui ont présidé à la naissance et aux évolutions de ces deux trimarans sur le point de se lancer - la ligne de départ est ouverte depuis le 1er janvier - à la conquête du trophée Jules-Verne, le record du tour du monde à la voile détenu par Bruno Peyron sur Orange II, un catamaran.

Le choix du trimaran

«A chaque fois que l'on redémarre un projet de bateau pour le tour du monde, on refait tourner le programme de prédictions de performances. Et l'on recompare un trimaran et un catamaran. Mais, il s'avère que le trimaran, surtout depuis qu'il est muni de foils, est le mieux adapté à l'exercice. Sur un cata, on a forcément la poutre de liaison qui est travers à la route et génère de sérieux coups de frein. Sans parler du danger pour l'équipage de passer d'une coque à l'autre. Orange II était haut sur l'eau, bien défendu, lourd. Il obtenait sa puissance par sa masse plus que par sa largeur. En dessous de 25 nœuds de vent, il était pénalisé.»

L’esprit «Groupama»

«On est en 2004. Franck Cammas gagne tout en équipage, sur son 60 pieds [18 mètres, ndlr]. Ce groupe compétent et soudé veut préserver son savoir-faire, tout en le faisant évoluer. Trois gros bateaux de large dominent la question à l'époque. Ils mesurent entre 35 et 38 mètres et pèsent leur poids. Ils se nomment Orange II[Bruno Peyron], Geronimo