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Interview

«Le gardien doit renaître à chaque fois qu’il encaisse un but»

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Thierry Omeyer, «meilleur handballeur du monde», actuellement à l’Euro avec les Bleus :
publié le 23 janvier 2010 à 0h00

Sacré meilleur joueur 2008 par la Fédération internationale de hand, Thierry Omeyer a encore été précieux vendredi lors du nul (24-24) des Français contre l’Espagne à l’Euro. Il explique la spécificité du poste de gardien.

De quoi s’inspire encore un gardien comme vous pour progresser ?

De la répétition et de sa mémoire. Moi, par exemple, j’ai «imprimé» tous mes matchs, en club comme en équipe de France. J’ai des petites fiches sur tous les tireurs que j’ai joués. Je sais qu’untel va s’élever à 9 mètres, passer son bras à tel endroit de la défense, feindre le tir ou alors tirer toujours en dessous, là, côté gauche. Le service vidéo de l’équipe de France me procure une synthèse des tirs de l’équipe que nous allons affronter. Je peux ainsi me remémorer la façon dont les tirs sont amenés quand on défend en 5-1 ou en 6-0.

On parle souvent du bluff du gardien…

Je ne sais pas comment on appelle ça… (sourire). Je sais que le gardien doit «s'approprier», presque scientifiquement, le tireur au premier coup d'œil. Ça dure deux secondes au début et on doit tenir tout le match avec ce premier regard. Le gardien est à part. Dans le jeu comme les autres, mais en dehors… Il n'est jamais dans le contact, à la différence des joueurs de champ qui peuvent juger si l'adversaire va encore porter le danger ou va baisser d'intensité. En plus le gardien doit renaître à chaque fois qu'il a encaissé un but. Il doit effacer l'échec en une fraction de seconde. Mais il ne peut le faire que mentalement. Un joueur, lui, a toujours la possibilité d'effacer un échec en produisant du jeu, même s'il ne