A 25 ans, il a déjà embrassé toute une vie sportive : champion olympique, du monde et d’Europe, élu meilleur joueur du monde, sans évoquer un palmarès en club épais comme un Bottin. Par où entrer dans cette forteresse d’1,95 mètre et 103 kilos dont le bras droit en fonte est parfois coudé par l’élastoplaste comme une descente de gaz de ville ? Nikola Karabatic, revenu dans son club formateur de Montpellier cette saison, est le pianiste du handball français et aussi son déménageur. Il est la pièce cardinale de l’équipe de France en lice à l’Euro pour un triplé historique : tantôt demi-centre, tantôt arrière gauche. A la fois buteur garde-barrière.
Abnégation. Ce qui frappe chez lui, c'est qu'il commande le jeu et aussi accepte de le servir. Sur le terrain il ne cède aucun de ses droits. En dehors, aucun masque de supériorité chez lui mais un jeune homme qui se capitonne derrière la mesure. «Il pourrait se mettre en avant au regard de son talent. Non, il écoute, réfléchit. Il aime le retrait», raconte son entraîneur, Claude Onesta. Nikola Karabatic est un gentilhomme belliciste. Son jeu ? «Une remarquable motricité, une puissance de perforation et une abnégation défensive», explique Sylvain Nouët, adjoint de Claude Onesta.
Karabatic va toujours au centre de la question :«Le hand, c'est d'abord du combat, une défense. C'est notre identité propre à nous Français : défendre.» Le «nous» est l'organe de propulsion de l'équipe de France.
Niko