Menu
Libération

Roger Federer, king seize

Article réservé aux abonnés
Tennis . Le Suisse a remporté l’Open d’Australie face à Andy Murray.
publié le 1er février 2010 à 0h00

Comme l'an dernier, les larmes coulent sur la Rod Laver Arena. Sauf que cette fois, ce n'est pas Roger Federer qui arrose le podium, mais son adversaire, Andy Murray. «Je sais pleurer comme Roger, c'est dommage que je ne sache pas jouer comme lui…» plaisante l'Ecossais entre deux sanglots, devant 15 000 spectateurs partagés entre compassion et admiration. Trop de pression, trop de déception d'avoir raté pour la deuxième fois l'occasion d'ouvrir son palmarès en Grand Chelem, trop de frustration d'avoir laissé échapper un troisième set qu'il a pourtant eu l'opportunité de conclure à cinq reprises au cours d'un tie-break anxiogène.

Les supporteurs écossais en kilt et leur Flower of Scotland chanté à tue-tête ne peuvent rien à la tristesse de ce gamin de 22 ans aux allures de Grand Duduche ramené tout soudain à la réalité. Pas que le numéro 3 mondial ait à rougir de sa prestation en finale. Il s'est livré, avec génie parfois, avec cœur et tripes toujours, à une partie d'échecs magistrale, où le roi a tout simplement une nouvelle fois eu raison du simple pion. Dialogue de retraités des courts dans les couloirs de la Rod Laver Arena: «On devrait être habitués, mais non !» «Je sais : on se dit qu'il ne va pas le faire, et il le fait !»

«Papa». Que dire, si ce n'est que le king Federer, le «master», comme l'a présenté sur le court le speaker officiel du tournoi, a été au-dessus. Très au-dessus. Malgré les attentes