Ils se font la guerre et préparent les canons pour couler la flotte adverse. Pourtant, chacun jure que l’autre reste son meilleur ami. Rien ne prédestinait Brad Butterworth et Russell Coutts, nés dans des milieux populaires à Te Awamutu et à Wellington, dans l’île du nord de la Nouvelle-Zélande, à jouer les premiers rôles d’un drame d’audience mondiale. Le feuilleton s’appelle la Coupe de l’America et son trente-troisième épisode en cent cinquante-neuf ans doit débuter lundi, à Valence en Espagne.
Butterworth dirige l’équipe Alinghi, le détenteur suisse du plus vieux trophée sportif au monde. Coutts est devenu le patron de BMW Oracle Racing, son challenger américain. L’ambiance entre les deux équipes est délétère, avec des procès à répétition depuis 2007 et des communiqués incendiaires quotidiens. A Valence, il n’y aura que deux participants, Alinghi et BMW Oracle Racing. Les autres postulants, comme le françai All 4 One ou Team New Zealand (qui pouvaient contester le titre de challenger à BMW Oracle), ont été exclus par la justice de New York.
Tragédie grecque
Brad contre Russell, l’intrigue semble trouver ses racines dans la tragédie grecque. Tels Etéocle et Polynice (1), ils se connaissent depuis qu’ils sont petits ; ils ont fait ensemble leurs premières régates sur les lacs en P Class, une sorte d’Optimist. Marins émérites (Coutts fut champion olympique en 1984), ils sont recrutés dans l’équipe néo-zélandaise par Peter Blake pour conquérir la Coupe de l’America en 1995 à Sa