On va se régaler : un premier tour de Fed Cup (la Coupe Davis conjuguée au féminin) demain et dimanche à Liévin entre la France et les Etats-Unis dans l’intimité du stade couvert régional de Liévin (Nord), les plus grandes joueuses du tennis mondial rendues à un public qui n’avait aucune chance de voir une sœur Williams autrement qu’en rêve.
Sauf qu'on s'en fout. Serena et Venus Williams seront ce week-end à Miami pour assister au Superbowl, la fine fleur du tennis tricolore (Marion Bartoli, Aravane Rezaï, Virginie Razzano) a autre chose à faire, et le tirage au sort des matchs cet après-midi montrera comme têtes de gondole une 53e mondiale -l'Américaine Melanie Oudin, 18 ans- et une 65e en chute libre au classement - la Française Alizé Cornet. Le capitaine des Bleues, Nicolas Escudé, a pour le moins survendu l'affaire comme c'est son rôle : «Avec un bel état d'esprit, avec des convictions, avec un groupe qui est vraiment très fort, on peut renverser n'importe qui.» C'est-à-dire Melanie Oudin et sa valeureuse compatriote Shenay Perry, 102e à la WTA.
Valeurs. Ça va mal. Pour qui ? Pour la Fed Cup ? A la notable exception des joueuses des pays de l'Est, le gratin tennistique s'est toujours moqué de cette compétition sans passé (elle se déroule dans l'anonymat depuis 1963), sans identité (la formule change sans arrêt)… et sans dotation de points WTA, alors que la Coupe Davis permet de gagner des points ATP et d'améliorer