Quelle femme n’aurait pas envie de le bercer dans ses bras de madone ? C’est un gosse turbulent, un ourson au regard désormais apeuré par les questions d’adultes philistins. Un gosse de plus d’un quintal, compact, étonnement véloce, comme un bambin joufflu qui expédierait ses copains de square sur le cul, histoire d’être le premier à planter un pâté ovale dans le bac à sable. Et sans un sourire. Ourson grognon, ourson gros gnon.
Au temps de Roger Couderc, ses parents auraient dû signer une autorisation de sortie du territoire pour qu'il enfile son premier maillot bleu. Un minot que la perversité de notre époque a pris plaisir à cabosser tel un délinquant majeur. Depuis une quinzaine, on ne reparlait que de lui, le p'tit Mathieu, sans même évoquer ses qualités de surdoué. Retour en grâce, période de pénitence, dette payée. Comme s'il avait collé une fourchette à la voisine avant de lui arracher son sac. Tout ça pour une modeste sottise commise l'été dernier. Une table de nuit envoyée par le fond dans le port de Wellington. «Sépamoi», avait-il protesté à la manière de tous les mômes. Sauf que les Néo-Zélandais en ont assez de repêcher des débris dans leurs ports quand des Français les mènent en bateau.
Poussé par Bernard Laporte, garçon d’une probité morale waterproof, le Premier ministre, natif du Mans, expert en mensonge, s’était fendu d’une lettre d’excuses aux Néo-Zélandais. Même à ceux qui roulent bourrés rue de la Fourmi à Toulouse. Le tiroir de la table de nuit d