Plus vieille épreuve sportive au monde, la Coupe de l'America est familière des excès des tycoons et des spasmes juridiques. La 33e édition, qui débute demain à Valence (Espagne), les porte à incandescence, au risque du désintérêt et du ridicule.
L'histoire commence par un abus de pouvoir. Eté 2007 : Alinghi triomphe. Les Suisses ont défendu leur trophée et veulent faire évoluer la donne en modifiant les bateaux. Les autres participants sont acquis à l'idée d'une évolution. Tant qu'elle reste négociée. Avec l'outrecuidance du vainqueur, Alinghi cherche à imposer un nouveau règlement sur lequel ses techniciens travaillent en fait déjà depuis plusieurs mois, s'octroyant ainsi un avantage indu. La concurrence est interloquée. Le plus remonté se nomme Larry Ellison. Quatrième fortune mondiale (17 milliards d'euros en 2009 selon Forbes), le fondateur d'Oracle arme ses juristes, qui en reviennent au Deed of Gift, l'acte fondateur de donation, qui date de 1851. Ils plaident devant la juridiction adéquate, un tribunal new-yorkais totalement incompétent en matière sportive et qui va faire valser le balancier selon les plaidoiries des deux camps.
D'abord grimé en chevalier blanc des éconduits, Oracle ne tarde pas à jouer perso. Depuis 1958, les challengers naviguent les uns contre les autres afin de choisir le meilleur. En passant par les tribunaux, Oracle, qui n'a jamais réussi à arriver en finale de la Coupe, trouve là l'opportunité de s'éviter l'aléa spor