Dans ce cache-cache psychologique que constitue la com d’avant match, la France et l’Irlande, qui disputent samedi (17 h 30, France 2) le sommet de la deuxième journée (sinon plus) du Tournoi des six nations, ont bâti deux stratégies distinctes.
L'Irlande, d'abord, auréolée d'un grand chelem 2009 et sur une série de douze victoires consécutives, fait profil tellement bas qu'il ne trompera personne : en début de semaine (dans Midi olympique), c'est le capitaine Brian O'Driscoll - à l'évidence pas devant sa télé le 28 novembre pour voir les Blacks rosser les Bleus -, qui en sort une belle : «Je suis de ceux qui pensent qu'une fois que la France est sur sa lancée, elle est inarrêtable. Elle est sûrement la meilleure équipe du monde, celle qui possède actuellement le plus gros potentiel. Nous avons conscience de l'immense tâche qui nous attend.» Puis, le deuxième ligne Paul O'Connell passe la seconde couche (dans l'Equipe) : «La France a toujours eu une équipe incroyablement forte… Une victoire serait incontestablement un exploit incroyable.»
Perfidie. Face à la flatterie - amplifiée par le fait que l'Irlande n'a gagné à Paris (Parc des Princes ou Stade de France) qu'une seule fois depuis trente-huit ans -, le camp tricolore préfère faire le dos rond, tout en sortant les griffes. Au risque de manquer de tact : le capitaine Thierry Dusautoir martèle ce besoin impérieux de «rigueur», dont l'absence expliquerait chacune de