Jason Lamy-Chappuis semble parfait. Une sorte de jeune à qui on ne peut faire aucun reproche. Beau gosse, yeux verts, souriant et disponible, il glisse avec timidité dans la cohue qui se forme autour de lui. Au pied du tremplin de saut de Chaux-Neuve, petit village de la vallée de Mouthe qui a la particularité d'accueillir la coupe du monde de combiné nordique, il est assailli. «C'est un vrai chaudron ici et j'aime ça.» Depuis l'époque ancienne des héros d'Albertville, Fabrice Guy et Sylvain Guillaume, Jason Lamy-Chappuis a réussi à remobiliser la région autour de cette spécialité nordique d'un autre âge. A Bois-d'Amont, la petite station située près de la frontière suisse où il vient se ressourcer, tout le monde attend «Jez». Un gars de la même trempe que «la guêpe», Fabrice Guy, le médaillé d'or de Courchevel 92, celui qui aujourd'hui lui prépare ses skis.
Leader incontesté de la coupe du monde, voilà Jason au milieu des siens à quelques jours des Jeux de Vancouver pour oublier qu'il y a quatre ans à Pragelato, lors des Jeux de Turin, il avait failli créer la surprise mais n'avait pas fait mieux que quatrième. Cette fois, il se sent fin prêt. «On n'a pas beaucoup entendu parler de combiné depuis 1992, je sais que tout le monde m'attend, mais j'utilise cette pression et la transforme en force positive.» Julien Eybert-Guillon, entraîneur du saut :«Jason a une capacité à faire le tri et n'a jamais de doutes malsains. Il sait venir chercher de l'aide quand