Dans la série «il existe aussi des victoires qui ne souffrent aucune contestation» (en écho, par exemple, au succès liminaire contre l’Ecosse, au sujet duquel on était en droit de faire la fine bouche), la façon dont la France a dompté l’Irlande samedi se pose là : 33-10, dans un Stade de France où la froidure semblait obturer les chœurs celtiques. Avec trois beaux essais (Servat, Jauzion, Poitrenaud), deux drops pleins de culot, un pack encore plus dominateur que prévu, une charnière Para-Trinh-Duc du tonnerre, l’engagement physique colossal des cadres (Harinordoquy, Jauzion), des jeunes dont la cote continue de monter (Bastareaud confirmant ses progrès techniques avec une superbe passe offrant le troisième essai à Poitrenaud ; Palisson, prématurément blessé alors qu’il ne demandait qu’à jouer les feux follets).

Indiscipline. C'est bien simple, à quelques pinaillages près (une touche en difficulté - ce à quoi on pouvait s'attendre face à une équipe qui en a fait un atout majeur -, un jeu au pied parfois plus enthousiaste que métronomique), le XV de France a réussi une de ses quatre ou cinq meilleures performances depuis que Marc Lièvremont en a pris la tête, à l'automne 2007.

De quoi, dans le concert de louanges, occulter un aspect qui a pu, sinon faire basculer le match, du moins considérablement influer sur sa physionomie : la discipline, ou plus exactement l’indiscipline qui, après un bon premier quart d’heure irlandais, a coûté un carton jaune aux visiteu