Ça y est, la France tient sa première médaille d’or. Et c’est encore le biathlon, qui la lui fournit. Vincent Jay a surpris tout le monde en s’imposant hier dans le 10 km sprint. Il devance de douze secondes le Norvégien Emil Hegle Svendsen, grand favori de l’épreuve, et le Croate Jakov Fak. Il vole aussi la vedette à ses deux coéquipiers, Vincent Defrasne, médaillé d’or à Turin, et Martin Fourcade.
La victoire de Vincent Jay, 24 ans, survient vingt-quatre heures après la médaille de bronze de la jeune Marie Dorin, samedi (lire ci-contre). Impeccable au tir (0 pénalité), le Savoyard s'est élancé avec le dossard 6, ce qui lui a permis de bénéficier d'une météo plus clémente. En effet, à partir du dossard 26, les choses se sont nettement dégradées. Avec tantôt une pluie battante, tantôt des averses de neige, et surtout un vent capricieux, le groupe des favoris a nettement plus souffert. Auteur de trois fautes au tir couché, le Norvégien Ole Einar Björndalen a terminé à une infamante - vu son standing - 17e place.
Son entraîneur, Stéphane Bouthiaux, parle de Vincent Jay comme d'un travailleur forcené. « C'est un gros bosseur. Il fait 800 à 900 heures de travail physique dans l'année, 400 à 500 heures de tir dans son garage, explique-t-il C'est la victoire de l'abnégation. C'est vrai que la météo a été un facteur important mais devant il y avait du monde. Encore fallait-il faire le plein au tir. Et il l'a fait. Il était en tête à tous les pointages. »