Deux ou trois bières et un gros steak : un vrai festin pour un sauteur à skis. C’est la récompense que s’est accordée le Suisse Simon Ammann, devenu pour la troisième fois champion olympique samedi. Sa victoire sur le petit tremplin devant le vétéran polonais Adam Malysz, exactement comme en 2002 à Salt Lake City, le place très haut dans le petit monde des hommes volants. Avec trois médailles d’or olympiques, il rejoint la légende finlandaise Matti Nykaenen.
«Puzzle». Les deux premières du Suisse, c'était il y a huit ans, au pays des Mormons. Mais qu'elles ont été longues ces huit années ! Un vrai marathon à courir derrière une confiance qui l'avait fui, cette confiance qui permet à ces athlètes pas comme les autres de rester en l'air plus longtemps. Cette fois, c'est sûr, les doutes de Simon Ammann se sont évanouis. «Je suis cool. Je crois que je suis très fort», a-t-il lancé calmement. Dans l'aire de réception, il a mis un genou à terre et regardé un long moment le tremplin d'où il venait de s'élancer pour deux bonds énormes sur un K 95 : 105 mètres puis 108 mètres. Un message très clair à ses adversaires : le petit Suisse (1,70 m, 50 kg) a vraiment réappris à voler. «Le saut à skis est un gigantesque puzzle, avec des pièces à assembler, dit-il. Quand il est complet, que chaque mouvement est effectué avec précision, le corps n'est plus que le prolongement de l'instinct. Mais c'est si rare… Après mes exploits de Salt Lake City, j'ai pas