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Libération
Portrait

Dawa Sherpa à fond pour le Népal

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A Vancouver, il est le seul représentant de son pays, où le ski est inconnu.
publié le 19 février 2010 à 0h00

Son nom est source d'une confusion qui le lasse. «Il y a encore des journalistes qui me demandent combien de kilos je portais au Népal !», s'agace Dawa Sherpa. Son nom est celui d'un peuple originaire du Tibet, qui a émigré il y a plusieurs siècles et vit au pied de l'Everest, dans les vallées du Solu Khumbu. Mais depuis la conquête de l'Everest par le Néo-Zélandais Edmund Hillary et le Sherpa Tenzing Norgay, en 1953, on les confond avec les porteurs d'altitude, qui entassent les sacs des alpinistes sur leurs dos. «Sherpa est un nom propre qui signifie homme de l'Est», rectifie Dawa. Un nom qu'il a porté au plus haut dans l'univers du trail de montagne : il est une figure charismatique dans cet univers de courses à pied ultralongues, au dénivelé insensé. Un nom aussi qui porte les couleurs du Népal à Vancouver : Dawa Sherpa, 92e, lundi, du 15 km de ski de fond, est le seul représentant de ce petit pays qui abrite les plus hautes montagnes du monde mais aucune piste de ski.

Autodérision. Il habite Genève depuis 1998 mais à quelques semaines des JO, on le retrouve à Méaudre, sur le plateau du Vercors. L'entreprise pour laquelle il travaille comme maçon lui a accordé un congé «pré-olympique». La veille, il a skié avec son ami Vincent Vittoz, l'un des meilleurs fondeurs français. «Je comprends tout ce que m'enseigne Vincent mais après une demi-heure de course, mes défauts reviennent: je plante mal mon bâton, je perds l'équilibre»,