Le Barnum des Jeux olympiques est à deux pas, mais à Pemberton on ne le voit pas, on ne l’entend pas. Whistler, la grosse station qui accueille les épreuves de ski est à 30 kilomètres. En allant vers le sud par la Route 99, c’est la direction du ski et des prix exorbitants. En continuant la route vers le nord en direction de Lillooet, c’est Mount Currie, la réserve indienne qui surplombe cette vallée fertile où on cultive la meilleure pomme de terre du pays, dont on fait la vodka de Pemberton, exportée jusqu’en Californie.
Pemberton c'est du paisible. Pas une maison plus haute que l'autre ; elles sont toutes en bois. Dans la rue principale, on chercherait même le saloon. Sur le parking qui fait office de place principale, d'énormes pick-up sont garés en épis. Le liquor store, à proximité de l'arrêt du minibus qui mène à Xit'olacw (en haut de la colline), le nom de la réserve, est la seule boutique qui survit à la tombée de la nuit. La population n'est plus la même qu'à Whistler, les sourires, les tenues non plus. «Ici, c'est le Canada», plaisante une vielle dame sortie d'un supermarché.
Le village a été colonisé vers 1880 par des Européens fatigués de la ruée vers l’or et décidés à devenir fermiers. La ville porte le nom de Joseph Despard Pemberton, un des responsables de la Hudson Bay Company, spécialisée dans la traite des fourrures. La ligne de chemin de fer qui la traverse en plein centre, sans passage à niveau, est inchangée depuis son inaugurat