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Libération

Une ville tout feu tout flamme olympiques

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publié le 25 février 2010 à 0h00

Le touriste distrait qui, empruntant par mésaventure un raccourci qu'il n'aurait jamais dû prendre, se retrouverait propulsé au centre-ville de Vancouver en conclurait, après un furtif examen effectué à l'aune des rues exubérantes de joie et insolentes de bonne humeur, que cette ville-là est la plus festive des villes jamais visitée, ses habitants de bien joyeux drilles prêts à sauter sur la moindre occasion pour entamer une danse de joie endiablée, une ville bruyante et joyeuse qui clame aux yeux du monde son bonheur tout simple de vivre ensemble et s'étourdit d'une ivresse légère jusqu'à l'aube frémissante. Et il se tromperait. D'ordinaire, Vancouver est une grande cité assoupie, alanguie à l'ombre du Pacifique et des Rocheuses, jalouse de ses trésors naturels, désireuse de mener une vie paisible et saine, et dont la plus folle des extravagances se résume à obliger les plus audacieux de ses habitants à piquer une tête dans l'océan glacé le 1er janvier.

Aussi, imaginer Vancouver revêtir un tel costume de fête foraine perpétuelle eût été, il y a encore quelques semaines ou même quelques jours, aussi improbable à croire que Woody Allen proclamant son intention de tourner dans les ruelles de Lourdes un biopic de Bernadette Soubirous avec Roselyne Bachelot en vedette américaine. Et pourtant. Comme si elle s’était injectée dans les veines un cocktail d’Effexor, Prozac et Viagra, Vancouver la belle au bois dormant s’est réveillée d’entre les morts et n’a de cesse depuis