Voilà c’est fini. Fini de feindre de maugréer contre la foule bonhomme, accourue des quatre coins du globe pour renifler le temps d’un court instant les parfums entêtants et délicieusement désuets de l’olympisme : amour du prochain, respect de l’adversaire, Noël sur terre. Nous sommes à nouveau seuls.
Désormais, tous les écoliers du monde sauront où se niche Vancouver sur leurs mappemondes posées comme des phares bienveillants sur leurs fragiles bureaux. Désormais, on ne me posera plus la sempiternelle question, lorsque je mentionnerai en passant que désormais je vis à Vancouver, mais comment fais-tu pour affronter le froid et les rigueurs du terrible hiver canadien ? Désormais, obligation sera faite de sortir le cahier de réservation pour accueillir la famille et les amis, convaincus que si Vancouver demeure encore lointaine, à en croire les images d’une beauté affriolante entrevues entre la poire et le fromage tous les soirs à la télévision d’Etat, elle mérite peut-être le détour d’une visite. Désormais, nos pauvres mollets mis à rude épreuve ces derniers jours par l’interdiction d’embarquer nos vélos dans les bus encombrés vont pouvoir se reposer et mouliner à grandes goulées sans se préoccuper des efforts à fournir pour remonter la descente dévalée à pleine allure, les cheveux au vent et le sourire aux lèvres. Désormais, nos rues et nos avenues vont retrouver leur calme paisible d’antan et le centre-ville redeviendra ce havre de paix où il fera bon siroter une limonade bi