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Libération

Du gentleman-farmer au gentleman-driver

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Jim Clark (Écosse). Champion du monde en 1963 et 1965.
publié le 12 mars 2010 à 0h00

Un riche fermier qui devient l’un des plus grands pilotes de l’histoire, ce n’est pas commun. Tel fut le destin de Jimmy Clark, né pour tenir le volant d’un tracteur plutôt que celui d’une monoplace. C’est lors d’un rallye régional qu’un certain Colin Chapman, concepteur - et parfois le conducteur - de la Lotus Elite, remarqua ce jeune homme qui pilotait une de ses voitures. C’est donc logiquement que le père des Lotus confia dès le début des années 60 une de ses monoplaces à cet artiste dont la pureté du pilotage ravissait les foules et désespérait les adversaires. Sa tactique était finalement assez simple. Clark avait la faculté de se mettre à son meilleur niveau dès le baisser du drapeau, il creusait un écart dans les premiers virages pour ensuite contrôler son avance jusqu’à l’arrivée, lorsqu’il n’était pas trahi par sa mécanique - ce qui ne fut pas toujours le cas sur les Lotus réputées fragiles. Pourtant, Clark et Chapman, le pilote et le génial concepteur, furent inséparables malgré les appels du pied de nombreuses équipes, dont Ferrari, pour qui Clark ne pilota jamais en Grand Prix.

Les caprices de la mécanique ont aussi privé Jim Clark d'un palmarès plus en rapport avec son immense talent. S'il parvint à améliorer le record de victoires de Fangio en s'imposant une 25e et dernière fois au Grand Prix d'Afrique du Sud 1968, l'Ecossais trouva la mort trois mois après cet ultime succès lors d'une obscure course de Formule 2 en Allemagne. Il ne compte que deux c