Quand, peu avant l'heure de jeu, hier après-midi au Stade de France, on a entendu une des fanfares attaquer Noir c'est noir (il n'y a plus d'espoir…), on a compris que l'air cuivré avait des allures du Deguello d'Alamo pour des visiteurs asphyxiés, au bord de la reddition. Au lieu de quoi, les hommes de Nick Mallett, bien que prenant une valise, ont trouvé les ressources physiques et morales pour inscrire deux essais chaleureusement applaudis en toute fin de partie, ramenant en lourde défaite ce qui prenait une tournure d'humiliation.
On récapitule : les Bleus transalpins viennent donc une nouvelle fois de faire chou blanc face à des Blancs hexagonaux qu’il ne fallait surtout pas prendre pour des bleus. Parachevant la quatrième journée du Tournoi des six nations, la France n’a ainsi fait qu’une bouchée de l’Italie, massacrée 46-20 (22-3), après avoir compté jusqu’à quarante points de retard. Dominateurs dans absolument tous les secteurs, devant un adversaire fébrile multipliant les fautes de main et, vite impuissant, retombant dans ses travers indisciplinés (cf. un carton jaune pour une faute grossière de Gonzalo Garcia, permettant à la France d’inscrire dix-sept points à quatorze contre quinze), les hommes de Marc Lièvremont ont donné l’impression de perforer le rideau défensif adverse à chaque fois qu’ils le souhaitaient. Six essais ont été inscrits, la plupart sur de beaux mouvements vifs et fluides, permettant au passage à des quasi-néophytes, c