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Libération

Trop de charité tue la charité

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publié le 15 mars 2010 à 0h00

Pour l’occasion, la rue de la Fourmi avait effectué le déplacement en famille depuis Toulouse. France-Italie, ce gala de charité annuel, ce Téléthon de l’Ovalie, possède une qualité intrinsèque : ravir des femmes indifférentes à la défense inversée mais soupçonneuses à l’évocation de la zone plaqueur-plaqué. La victoire, quelle qu’elle soit, les comble d’un bonheur simple, celui de partager une intimité technico-tactique dont les exclut habituellement le moindre match à enjeu, ne serait-ce qu’une montée en Fédérale 2. Autour du Lion de Swansea, se pressaient, joues maquillées de tricolore, Vera, Noémie, Cécile, Léa, Nicole et, bien sûr, la princesse de Clèves.

Par crainte de ne rien trouver de convenable à se mettre sous la dent, la rue de la Fourmi n'était pas venue les mains vides au Stade de France. Saucisson de canard, terrine de canard, pâté de foie de canard, salade aux magrets fumés et même crème aux œufs de cane. Comme a dit Ninou, «heureusement que les canards ne font pas de fromage de chèvre, sinon, on aurait trop mangé». Pour le trop bu, l'hypothèse ne fut pas envisagée.

La marquise de La-Pie-Qui-Chante, enhardie par les effets du fronton bio combiné à la poire à Doudou, posa alors une douloureuse question géostratégique. A quoi bon coller chaque hiver une déculottée à ces malheureux Italiens, au demeurant plutôt biquets ? Comment expliquer que l’intérêt désormais très cyclothymique du Tournoi rebondirait avec l’intégration de Sud-Américains ? Car les Argen