On a déjà le titre pour notre édition de lundi : «Aubry en a rêvé, Lièvremont l'a fait.» Pour qui ne capterait pas la concomitance politique et sportive, précisons qu'il s'agit du Grand Chelem, bien sûr : celui auquel la première secrétaire du PS a renoncé (quand bien même son parti ravirait l'Alsace et la Corse) depuis qu'elle a affirmé récuser la victoire de Frêche en Languedoc-Roussillon ; et l'autre, auquel croit plus que jamais le sélectionneur du XV de France, deux ans et demi après avoir succédé à Bernard Laporte.
Eternité. Pour que notre accroche conserve sa pertinence, un ultime barrage doit néanmoins être franchi : battre l'Angleterre, ce samedi en prime time (20 h 45, en direct sur France 2), dans ce même Stade de France où les Bleus ont estourbi l'Italie dimanche dernier. Sur le papier, cela fait une éternité que l'écart entre les deux nations n'est pas paru aussi net - du moins dans ce sens - avec, d'un côté, des Français ayant déjà remporté leurs quatre premiers matchs sans véritable angoisse (hormis en deuxième mi-temps à Cardiff, face au pays de Galles) et, de l'autre, des Anglais régulièrement empruntés et tristes à regarder (sinon par intermittence à Twickenham, contre le pays de Galles).
En découvrant le calendrier 2010 du Tournoi des six nations, on imaginait que ce France-Angleterre conclusif (1) pouvait en être la «finale» ; comme en 2004, quand les Français avaient arraché (24-21) leur dernier Grand Chelem, face aux mêmes Anglai