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Libération

Un bateau qui joue l’esquive

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publié le 20 mars 2010 à 0h00

Né en 2007 de parents féconds, les architectes Marc Van Peteghem et Vincent Lauriot-Prévost, Groupama 3 est entré dans la carrière en se blessant gravement lors de sa première tentative contre le trophée Jules-Verne, en 2008. Un flotteur se disloque sous la Nouvelle-Zélande et le trimaran chavire. Une telle fortune de mer au milieu du Pacifique aurait pu avoir alors des conséquences dramatiques. L'équipage est sauf mais sait qu'il a échappé au pire. En fait Groupama 3, qui est une extrapolation d'un 60 pieds Orma (trois safrans et deux foils), a été conçu comme un bateau léger et relativement court (31 m). Un trimaran qui n'a pas été pensé pour affronter les grandes tempêtes mais les esquiver. Ses deux casses, il les a subies dans des mers très fortes. «Il a été imaginé comme un bateau qui,de par sa vitesse et sa polyvalence, échappe aux coups, explique Vincent Lauriot-Prévost, ce qui ne signifie pas que nous avons sacrifié les coefficients de sécurité. On a aussi renforcé certaines parties suite aux avaries.» Sur le dernier tiers du Pacifique, Groupama 3 a dû remonter au nord pour échapper à une dépression très creuse. Si bien que «l'esquive» qu'évoque Lauriot-Prévost «a été jouée» à plusieurs reprises.

Orange 2, de Bruno Peyron, était qualifié de «camion». La taille (37 m) du catamaran de Bruno Peyron, et son poids surtout, l'autorisaient à passer dans des mers très formées et des dépressions marquées. Groupama 3,