Trente-sept ans, un sourire parfois énigmatique et un cerveau qui ne balbutie pas. Franck Cammas aurait pu embrasser une carrière de pianiste avec des chances de jouer du Sinatra dans un hôtel de curistes, l’Aixois a préféré faire marin et se lancer à 21 ans dans le grand large.
Cadet du professeur Desjoyeaux il a été pendant dix ans l'élève brillant de la course au large. Puis il est devenu grand maître à son tour, surtout en multicoques. Ce grand charmeur est d'une terrible pugnacité. Deux échecs successifs - un chavirage en février 2008 au large de la Nouvelle-Zélande, puis la casse du bras de liaison babord arrière le 16 novembre 2009 dans la descente de l'Atlantique - ont fait douter de la fiabilité même du bateau. La dernière casse oblige à une réparation en urgence, car il faut repartir avant la mi-février, avant que les mers du Sud ne deviennent infréquentables. Le départ est donné le 31 janvier en catimini à Brest. «Il faut y aller», dit-il, quitte à rentrer si la météo est définitivement défavorable dans les premiers jours. «Pour ne pas le regretter».
Le maxi-trimaran devrait être démâté ce lundi à Lorient en vue de la Route du Rhum (transat en solitaire, fin octobre) que Cammas disputera. Ce lundi également, Cammas sera sans doute à nouveau sur l'eau à bord de l'ancien monocoque Ericsson, armé et peint aux couleurs de Groupama (21 m) pour les premiers entraînements de la Volvo Ocean Race (2011-2012). 48 jours de mer, deux jours de