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Libération

Nicolas, victime du Grand Chelem

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publié le 22 mars 2010 à 0h00

Trop de pression, trop de tension, trop de frustration. En telles circonstances, quelqu'un doit payer. Et payer cher. Ce Grand Chelem, arraché avec les dents, laisse au cœur un sentiment d'entôlage, comme un démenti à l'adage selon lequel «seule la victoire est belle». Celle-ci nous a mis les nerfs en pelote à fleur de peau et usé les rotules sur un tapis de papier de verre.

Les Anglais n'avaient pas envoyé une équipe au Stade de France mais un gang, un commando de têtes brûlées, recrutées on ne sait où par Martin Johnson. Impossible que sous le maillot à la Rose, se soient trouvés les mêmes empotés, vainqueurs par inadvertance de l'Italie et pitoyables victimes, chez eux, des Irlandais. D'où sortaient ces types remontés comme des cocus, cette horde sauvage, peu avare en brutalités et finalement prête à tout, même à jouer, jouer, jouer afin de l'emporter ? A coup sûr d'un quartier de haute sécurité pour une version ovale des Douze Salopards.

Voilà pourquoi, samedi, pile au coup de sifflet final, le sort de Nicolas était scellé. Depuis des mois, ici, au pays de la poire à Doudou, l’actualité demeurait suspendue à ses humeurs. La moindre contrariété météorologique devenait source d’inquiétude. Surtout ne pas l’angoisser. Enfance choyée, jeunesse dorée, vie d’adulte royale, rien ne s’avérait trop fastueux. Nicolas Premier, le surnommaient certains. Nos espoirs reposaient sur ses promesses de croissance. Plus il se vautrait, plus se répandait une étrange allégres