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Trophée Jules-Verne : Franck Cammas à bon port avec le record

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L’équipage de «Groupama 3» a été salué à son arrivée à Brest, après 48 jours 7 heures et 44 minutes de mer.
publié le 22 mars 2010 à 0h00

Le marin, quand il débarque d'un long voyage, aime les mots comme le paysan sa terre. Et un marin qui parle, après 48 jours et 7 heures (nouveau record du Jules-Verne), ça donne ça : «On a parfois tiré sur le bateau, surtout quand le patron dormait» (Stève Ravussin, chef de quart). Tirer ? «Oui, une pointe à 42 nœuds.» Ou encore : «Il n'est pas nécessaire d'avoir la plus grosse : faut avoir les c… qui vont avec.» Lionel Lemonchois maîtrise admirablement son art maritime et la gauloiserie qui va parfois avec. Lemonchois était aussi impressionnant hier qu'un lieutenant de cuirassiers quand il a débarqué. Ce dernier faisait allusion au maxi Banque populaire V (40 m) qui avait hésité à partir cet hiver, puis la mort dans l'âme, avait remis à l'automne prochain sa tentative contre le Trophée Jules-Verne, alors que Groupama 3 (31 m) s'était montré moins indécis.

La foule brestoise était venue saluer, hier matin, sous un soleil presque africain les hommes qui ont brisé quelques barreaux de l'échelle de ce tour du monde, en franchissant samedi à 22 h 40, la ligne entre cap Lizard et Ouessant. «On est fier d'avoir été les premiers à passer sous la barre des 50 jours», a dit Franck Cammas, le skippeur. Un tour du monde, c'est à la fois un labyrinthe et un toboggan. Et le parcours de Groupama 3 a été un peu de cela. 600 milles de retard à l'équateur et une fin de parcours «où les vents sont venus nous chercher», exp