Les Ronaldo (13 millions d'euros de salaire annuel au Real), Ibrahimovic (12 millions à Barcelone), Messi et Kaka (plus de 10 millions au Barça et au Real) vont-ils devoir changer de voiture pour un véhicule moins gourmand à la pompe et déménager vers des quartiers moins rupins ? Sans doute pas. Mais le projet de plafonner les salaires des footballeurs, annoncé par le président de la Ligue de football professionnel, José Luis Astiazarán, a quelque chose de révolutionnaire en Espagne, fille aînée du foot business. A tel point que les principaux quotidiens sportifs, tels As ou Marca, plutôt complaisants avec les grands clubs, ont préféré ne même pas se faire l'écho de ce pavé dans la mare.
L'objectif de José Luis Astiazarán est d'assainir les comptes du football espagnol, qui vit largement au-dessus de ses moyens. Selon des chiffres de l'UEFA, en 2008, le chiffre d'affaires moyen d'un club espagnol s'élevait 72 millions d'euros pour une dette de 860 millions. Astiazarán veut donc, dans trois ans, plafonner à 70% des recettes le poste budgétaire correspondant aux salaires, transferts et honoraires versés aux agents. Avec 250 millions d'euros consacrés aux transferts l'été dernier, une masse salariale de 75 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 400 millions d'euros (la saison dernière), le Real Madrid ne serait ainsi pas dans les clous de la nouvelle réglementation. Mais, que le Real et Barcelone, et leurs stars, se rassurent, tous comme leurs stars : i