Juan Antonio Samaranch n’est plus. Celui qui fut président du Comité international olympique (CIO) pendant vingt et un ans est mort hier à 89 ans d’un arrêt cardio-respiratoire. Ce fils d’un riche entrepreneur du textile de Barcelone, aura suivi un parcours sinueux tout au long de sa vie. Son habileté diabolique fera de lui un des hommes les plus puissants de la planète.
Tour à tour adjoint au maire de Barcelone, chef provincial de la Phalange, président de la province de Catalogne et secrétaire d'Etat aux Sports sous Franco, puis premier ambassadeur d'Espagne en Union Soviétique après la mort du Caudillo en 1975, Samaranch était l'opportunisme personnifié. «Tout est fini et tout continue, car l'exemple de Franco accompagnera toujours notre effort…» disait-il après la mort du dictateur, en l'honneur duquel il tentera de créer un parti catalan «Concordia Catalana». Un fiasco. Il avait déjà pour ambition de devenir le Catalan le plus puissant du monde, un objectif évidemment réussi. Et aujourd'hui, s'il est difficile officiellement de ne pas saluer «cette très grande figure de l'olympisme» comme le déclare Sarkozy, il est aussi difficile de le respecter totalement.
Passions. L'homme est bien marié. Sa femme, Maria Teresa Salisachs-Rowe, représente la plus grosse fortune industrielle de Barcelone. Décédée il y a dix ans, elle lui avait donné deux enfants, Maria Teresa et Juan Antonio Jr, élu depuis au CIO. Sa formation économique lui sera utile