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Libération
interview

Marchandisation, corruption, franquisme... le parcours controversé de feu Samaranch

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Juan Antonio Samaranch en 1998 (REUTERS/Grigory Dukor)
publié le 23 avril 2010 à 11h14
(mis à jour le 23 avril 2010 à 11h15)

Les obsèques de Juan Antonio Samaranch, président du Comité international olympique entre 1980 et 2001, ont été célébrées jeudi à Barcelone. Décédé la veille à 89 ans, l'Espagnol a révolutionné l'olympisme.

L'historien Patrick Clastres, du centre d'histoire de Sciences Po (auteur de Jeux olympiques. Un siècle de passions; éditions Les Quatre chemins, 2008) revient sur le parcours d'un homme controversé.

Quelle image restera de Samaranch?

Patrick Clastres. C'est le président qui a sauvé les Jeux olympiques de la guerre froide en les faisant entrer dans l'ère de la finance et des médias. Au milieu des années 70, le CIO était une petite institution lausannoise, avec un faible nombre de permanents. Le comité avait du mal à faire participer les Etats aux différentes éditions des Jeux, comme par exemple lors du double boycott de 1980-1984 [à Moscou puis à Los Angeles, ndlr].

Cette entrée de la politique sur le terrain sportif remonte à Helsinki en 1952, date de la première participation de l'URSS. On assiste à quelques empoignades sur les terrains, comme lors de la finale de basket-ball entre les Etats-Unis et l'URSS en 1972 à Munich. Lors de cette même édition, on a aussi la prise d'otages du commando Septembre Noir. Les Jeux de 1976 à Montréal sont ensuite boycottés par une vingtaine de pays africains. Les années