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Libération
Récit

Liesse béton à Marseille

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La ville a fêté mercredi soir le titre de champion de France que l’OM attendait depuis dix-huit ans.
publié le 7 mai 2010 à 0h00

La joie du Marseillais est simple. Hier matin, il marche dans la rue (enfin, pour ceux qui peuvent encore marcher) la tête haute, et cela suffit à son bonheur. L’arrogant Lyonnais, le suffisant Bordelais, dont il a dû encaisser les sarcasmes pendant tant d’années, il ne les entend plus. Le Mappy phocéen a rayé ces cités prétentieuses de la carte. Tout juste forment-elles un vague point qui s’éloigne dans son rétro (car tout Marseillais, même piéton, est équipé d’un rétro, pour voir arriver les coups tordus de la planète foot).

Oui, après la tempête de la veille, le soleil brillait à nouveau sur Marseille hier. C’est à Lyon et Bordeaux qu’on marche à l’ombre. Mais, même après dix-huit ans en apnée, le supporteur de l’OM ne la ramène pas trop. Il fera le fanfaron quand son équipe aura gagné six ou sept titres d’affilée, donc repassez vers 2016. Jusque-là, il va se tenir coi. Ce qui, en marseillais, signifie hurler comme un putois devant les caméras et les micros, qui ne demandent que ça. Il crie d’autant plus fort qu’il aime à se caricaturer, et qu’il craint, par expérience, les lendemains qui déchantent. Mais il sait que tout reste à faire.

Cocktail. Certes, il se réjouit que, depuis mercredi soir, la ville a un nouveau maire : Didier Deschamps, dit «DD», chef du PG (Parti de la gagne). Méritant mais pas décisif, le précédent bourgmestre, Jean-Claude Gaudin, de l'UMP (Union pour un Marseille puissant), lui a sportivement remis les clés de l'hôtel de ville, avan