Menu
Libération
Reportage

Arles-Avignon, le menu provençal

Article réservé aux abonnés
Tout juste promu de National, le modeste club bicéphale atteindra la Ligue 1 s’il bat Clermont ce soir.
publié le 14 mai 2010 à 0h00

C'est promis : si Arles-Avignon monte en Ligue 1 ce soir, le club embauche une secrétaire. «A mi-temps», modère le président. Quand l'été passé, Jean-Marc Conrad envisageait la L1 pour 2015, on n'était pas loin de l'interner. Là, le club low-cost, à peine promu et plus petit budget de L2 (5,8 millions d'euros), y est presque. Il faut gagner contre Clermont lors de cette dernière journée décisive«Y aura pas de cadeau, prévient le capitaine, Sébastien Piocelle. Ils peuvent avoir envie, on aura plus envie qu'eux.»

L'Athletic Club Arles-Avignon, encore en CFA2 (5e division) en 2005-2006, est passé pro l'an dernier, en montant de National. Il compte six employés. Selon le président, les salaires des joueurs tournent autour de 4 900 euros, avec une pointe à 10 000. «Petits salaires, mais les primes sont bonnes, assure Conrad, 44 ans, patron du groupe de presse immobilier Immoxia. Je n'ai rien inventé. Le moteur, ce n'est pas que l'argent. Faut être malin. On a une recette. Mais comme Coca-Cola, on ne vous la donnera pas.» Elle doit tout au chef qui s'active derrière les fourneaux : Michel Estevan, 48 ans, ancien joueur, qui a entraîné Martigues. «On ne s'est pas pris la tête, on n'a pas fait de complexe, explique l'entraîneur. Notre costume, c'est le bleu de chauffe. Si demain, il faut que mon épouse fasse les steaks et le riz pour les joueurs comme avant, elle le fera. S'il faut que je conduise le minibus, pareil.»