Peu avant d’être élu président du Barça, en 2003, il disait idolâtrer Johan Cruyff, légende vivante du club, et vouloir se réincarner en Pep Guardiola, le joueur de référence d’alors. C’est peut-être toujours le cas. Mais à le voir, radieux, triomphant, on jurerait qu’il s’aime beaucoup et qu’il ne dédaignerait pas se réincarner en lui-même. C’est lui qui vient de nommer Cruyff, dont il est l’ami et l’avocat, «président d’honneur» du F.C. Barcelone. Et Guardiola est son entraîneur parce qu’il le veut bien. A 47 ans, Laporta donne sa pleine mesure en Laporta.
Dans le club, c'est «el Presi», le président. Déjà sur une stèle, déjà sur un piédestal. Un homme débarrassé de tout complexe, à qui personne ne fait de l'ombre. Il est à son zénith, la lumière est son univers. Et ce matin, il brille, irradie et resplendit. Il a surgi en trombe, le sourire et le fard d'un acteur d'Hollywood, la bedaine du bon vivant, sans la préoccupation d'arriver (très) en retard. Une équipe de télé l'attend, des coupes l'environnent comme les trophées d'un empereur, une cour lui fait cortège, Laporta est dans son élément. Rolex et costume de marque, attablé en toute aise dans une salle du Camp Nou, le temple du foot de Barcelone.
Alors, il faut écouter le speech du Presi, si possible sans l'interrompre. Le voici parti à relater par le menu ses sept années à la tête du club. C'est indéniable, le bilan est glorieux. Un chiffre d'affaires passé de 123 à 410 millions d'euros, le deuxième du monde d