Menu
Libération

Un entraîneur qui tient la distance

Article réservé aux abonnés
A la tête des Girondins de Bordeaux, l’ancien champion du monde s’est tenu le plus éloigné possible des terrains et des médias.
publié le 17 mai 2010 à 0h00

Laurent Blanc entraîneur, c'est un objet, une phrase et une scène. L'objet : la touillette à café qu'il mâchonne les soirs de matchs et qui dit le relâchement, la distance prise avec le terrain. La phrase : «Allez voir les joueurs, ils ont des choses plus intéressantes à dire que ce que je peux raconter», dès qu'un micro ou une caméra se pointe devant lui après les parties.

Et la scène, un soir d'avril 2009 au Stade de France de Saint-Denis à l'occasion d'une finale de Coupe de la Ligue remportée haut la main (4-0) devant Vannes. Bordeaux étant alors engagé dans un terrible duel à distance avec l'OM sur le front du championnat, Blanc fut alors soupçonné d'avoir demandé à ses joueurs de couper les gaz contre les Bretons pour garder des forces. Réponse cinglante de l'intéressé : «Vous rigolez ?» Sauf qu'un joueur confirme : oui, les Bordelais ont géré. Retour vers Blanc. Qui lâche une sentence fondamentale, entre vade-mecum et profession de foi : «Moi, je n'ai rien dit aux joueurs. Je n'ai pas à leur demander de jouer ou de ne pas jouer. Ils sont sur le terrain, ils ont les sensations les plus justes, alors ils décident.» Voilà la posture de ce jeune coach de 44 ans, dans le métier depuis 2007 : il propose et ses gars disposent. Souvenir un peu amer d'un Aimé Jacquet qui, s'étant senti méprisé avant la compétition, tira la couverture médiatique à lui après le sacre de 1998 sans jamais renvoyer aux immenses mérites de Marcel Desailly, Lilian Thuram et