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Libération
Interview

«Le PSG veut faire table rase du passé»

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Questions à Nicolas Hourcade Sociologue, spécialiste du hooliganisme
par Rémi Dupré
publié le 19 mai 2010 à 0h00

En réponse aux affrontements entre les tribunes d'Auteuil et de Boulogne du Parc des Princes qui ont causé un mort cette saison, le président du PSG, Robin Leproux a présenté hier son plan antiviolence. Dès 2010-2011, les abonnements seront suspendus pour privilégier, de «façon transitoire et évolutive», une billetterie limitée à quatre tickets par personne placée «aléatoirement» en parties basses. Impossible donc pour les spectateurs de savoir à l'avance où ils seront. Par ailleurs, des tribunes «famille» seront créées.

Quelle est la logique de ce plan ?

Nous sommes confrontés à un contexte dramatique. Il fallait instaurer des mesures radicales. La logique du président du PSG est de faire table rase du passé. L’objectif principal de ce plan est de briser l’identité des deux tribunes rivales du Parc des Princes. Cependant, cette politique doit être incarnée par des hommes nouveaux. Depuis plusieurs années, les dirigeants du club parisien ont laissé pourrir la situation. Robin Leproux saura-t-il répondre à cette urgence ?

L’attribution aléatoire des places vous paraît-elle possible ?

Cette décision va se heurter au scepticisme des supporteurs.

Le mélange des spectateurs doit être organisé avec vigilance par les cadres du club. Dans l’esprit cette mesure ne me choque pas. Mais les stadiers devront assumer au quotidien cette nouvelle répartition des places. La pacification du public n’est guère assurée.

Faut-il nécessairement briser l’identité des kops ?

Il faut faire la distinction entre les groupes de supporteurs nocifs et ceux qui véhiculent des valeurs positives. A mon sens, cette logique risque de faire des victime