Menu
Libération
grand angle

Les cascadeurs du plongeoir

Article réservé aux abonnés
Une chute de 26 mètres dans une eau à 12 degrés, c’est le plongeon de l’extrême du Cliff Diving World Series. A La Rochelle, ce week-end, ils étaient douze à se défier. Une tribu partagée entre risque et adrénaline.
Séance de plongeon à Sisikon, en Suisse (REUTERS/Romina Amato)
publié le 19 mai 2010 à 0h00

Dans l'obscurité du sous-sol de la tour Saint-Nicolas, Orlando Duque et Hassan Mouti sont blottis l'un contre l'autre, les pieds dans la même cuvette d'eau chaude. Enveloppé dans une grande serviette éponge, le Colombien est accroupi, claque des dents. Il crie de douleur. «C'est le choc thermique. C'est atroce pour les pieds, gémit-il. C'est le meilleur moyen de se réchauffer plus vite sinon ça peut prendre vingt minutes. Hier, on était sept agglutinés devant ce manchon à air chaud.» Collé à lui, Hassan Mouti se tient debout. Le Strasbourgeois est tout aussi grelottant. Les deux hommes viennent tout juste de plonger depuis le haut de la tour qui domine l'entrée du port de La Rochelle. Un saut de 26 mètres dans une eau à 12 degrés. Presque de la folie.

A La Rochelle, cette première étape (1) du Cliff Diving World Series, une compétition organisée depuis deux ans par la boisson Red Bull, est devenue un vrai rendez-vous. Jack Dillenbourg, l'adjoint au maire chargé des sports, s'en réjouit. «L'épreuve de l'an dernier n'était pas encore terminée que nous avions déjà envisagé d'accueillir cette deuxième édition», dit-il.

Sur les quais du vieux port, samedi dernier, 45 000 spectateurs luttent contre le vent glacial. Tous les yeux sont fixés vers la plateforme positionnée entre deux créneaux. Lorsqu’un des plongeurs s’avance sur le promontoire, la foule se fige. Seul le cliquetis des haubans vient briser ce silence glaçant.

En bas de la tour Saint-Nicolas, il