Sur la pelouse, l’entraînement a commencé. Une fille jongle avec un ballon, une autre s’exerce au tir, avec une précision diabolique. Elles sont très à l’aise techniquement, affûtées physiquement. Mais ne se prennent pas pour des stars. L’entraîneur a besoin de déplacer un but pour un exercice ? Six des filles s’y collent, en peinant sous la charge. Elles sont joueuses de football professionnelles à l’Olympique lyonnais, pour la plupart internationales, et qualifiées pour la finale de la coupe d’Europe, ce soir à Madrid contre les Allemandes de Potsdam. Mais elles restent simples, disponibles. Ne sont pas encore assistées comme leurs collègues de l’équipe masculine. Avant la finale, leurs entraînements sont restés ouverts pendant que les hommes se barricadaient à l’abri des regards. Le foot féminin a gardé une fraîcheur que le foot pro masculin a perdu depuis longtemps.
C'est pourtant un vrai club professionnel. Un entraîneur, des adjoints, un toubib et de très bons résultats. L'Olympique lyonnais a absorbé voilà quatre ans la section féminine du FC Lyon, bon club amateur de la ville. L'entraîneur, Farid Benstiti, est un ancien footballeur professionnel de l'OL, qui a roulé sa bosse avant de devenir éducateur sportif. Il y a huit ans, un ami l'a mis en contact avec le FC Lyon, pour entraîner des filles. «Je suis venu voir, raconte-t-il, et j'ai trouvé ça bien. Il y avait une grosse qualité, un potentiel, je sentais que ça allait exploser.» Quatre ans plus ta