Des pays désormais enfoncés dans une crise économique permanente et structurelle, à l’instar du Portugal et de la Grèce, montreraient-ils l’exemple ? Il ne s’agit pas ici de leur entrée en résistance contre la mise en péril de leur propre économie du fait d’une gestion hasardeuse et d’un contexte de spéculation monétaire planétaire, mais de l’initiative politique originale d’Augusto Mateus, ancien ministre portugais de l’Economie, appelant à livrer les stades de l’Euro 2004 aux démolisseurs. Cette proposition contribue à éclairer d’un puissant coup de projecteur le caractère dispendieux, voire délirant, des dépenses publiques en matière de sport et de football, en particulier au moment où justement l’Europe traverse une crise dévastatrice. Tant les coûts de fabrication des stades que leur entretien permanent, ou la maintenance générale des sites pour des lieux la plupart du temps vides représentent des pertes d’argent colossales ressemblant de plus en plus à des trous béants dans les budgets d’Etat. Or, si la destruction des stades ne colmatera pas vraiment les larges brèches par lesquelles s’écoulent à jet continu les flux d’argent, cette décision cesserait d’enfoncer un peu plus les pays d’accueil des grandes compétitions sportives dans un abîme financier aux terribles conséquences. On reste par exemple perplexe sur l’état financier des 18 clubs de football anglais de Premier League dont l’endettement global s’élève à 4 milliards d’euros (le club de Portsmouth a fait faill
TRIBUNE
Arrêtons immédiatement de construire des stades en Europe !
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par Claude Javeau, sociologue, Véronique Nahoum-Grappe, anthropologue, Marc Perelman, sociologue, Gérard Briche, philosophe, Jean-Pierre Garnier, sociologue, Antonin Kosik, philosophe, Richard Sennett, sociologue et Patrick Vassort, sociologue
publié le 21 mai 2010 à 0h00
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