«Président, président !» : les têtes sortent de tous les bureaux aux Sept-Deniers. Ce matin-là, sur la quinzaine de mètres qui séparent la sortie de l'ascenseur de son bureau, René Bouscatel est alpagué trois fois par ses collaborateurs : pour le budget, la comptabilité et une note à signer. En dix-huit ans de présidence, cet avocat de profession est devenu le chef de la plus grosse entreprise de France à gagner des matchs de rugby. Le Stade toulousain en 1992 ? Un salarié et 4 millions de francs de budget. Le même Stade en 2010 ? 120 salariés et 28 millions d'euros de chiffre d'affaires.
Le maire de Perpignan explique que c'est en copiant le modèle du Stade que l'Usap s'est installé au sommet du championnat. Les responsables du Racing Métro 92 ont fait le déplacement jusqu'à Toulouse, «pour voir».«J'ai dû recevoir la quasi-totalité des clubs du Top 14», reconnaît le président toulousain qui livre ses recettes à qui les lui demande. Et tant pis si ses interlocuteurs ne veulent pas comprendre que le seul «développement économique» ne fait pas la bonne cuisine. L'objectif, insiste-t-il, c'est «la pérennité du projet sportif». L'indépendance économique ne serait «qu'un moyen» de parvenir à cette fin. Il énumère : 12 millions proviennent du partenariat du club avec 320 entreprises dont Peugeot, EADS, Orange ou le Crédit agricole. La billetterie et les abonnements rapportent 6,5 millions, le merchandising, la vente des produit