A peine 6 000 tickets ont été vendus en France pour le Mondial. Globalement, les supporteurs des 13 pays européens qualifiés boudent l’Afrique du Sud. Mais le désastre, en termes de fréquentation, a été évité grâce aux anglophones. Jérôme Valcke, secrétaire général (français) de la Fifa, fait le point avant le coup d’envoi, le 11 juin.
Etes-vous déçu par le faible engouement pour le Mondial en Europe ?
Oui. En dehors du Royaume-Uni, qui a acheté 100 000 tickets, aucun autre pays n'a répondu. Quand la France va jouer contre l'Afrique du Sud (le 22 juin à Bloemfontein), il y aura 35 000 Sud-Africains avec un vuvuzela [une trompette locale, très bruyante, ndlr] et quelque milliers de Français avec un sifflet : ça sera dur !
Comment l’expliquez-vous ?
Il y a la crise. Le voyage coûte cher. Les journaux ont aussi tiré à boulets rouges sur le pays, en pointant les problèmes de sécurité, d’hôtels et de transports. On parle systématiquement des problèmes d’insécurité, comme si on s’exposait au drame en recevant 400 000 fans alors que 9 millions de touristes visitent l’Afrique du Sud tous les ans ! Il n’y aura aucun problème pour sécuriser l’événement. Je ne suis pas parano, mais parfois je me demande si certains pays ne sont pas jaloux que la Coupe se déroule en Afrique. Heureusement, on a vendu 140 000 tickets aux Etats-Unis et 45 000 en Australie… Grâce à ces deux nations, peu portées sur le foot, les stades seront pleins à plus de 95% !
La responsabilité n’incombe-t-elle pas aussi aux Sud-Africains, qui ont gonflé les prix des hôtels et des billets d’avion ?
En Afrique du Sud, c’est une période touristique creuse, et ils ont essayé d’engranger le maximum. C’est humain ! Mais les prix sont