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Libération
Récit

Henin a perdu la clé de son jardin

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Triple vainqueur de Roland-Garros, la Belge tentait un retour après deux ans d’absence.
publié le 1er juin 2010 à 0h00

Alors ça fait quoi de perdre à Roland-Garros ? Six ans que cela ne lui était pas arrivé, à Justine Henin. La dernière fois c’était en 2004, quand pourtant tenante du titre, elle avait perdu contre l’Italienne Tathiana Garbin. Ensuite la Belge, son revers mythique et son mal-être chronique, avaient compilé les titres. 2005, 2006, 2007. Justine Henin, reine de la porte-d’Auteuil. On sait l’histoire pleine de pathos : enfant, c’est à Roland-Garros, que sa mère, seule bouée familiale, l’emmenait. Cette mère qui mourra d’un cancer et ne verra jamais sa fille triompher sur la terre battue parisienne. Puis il y eut la retraite en 2008. Annoncée quelques semaines avant d’entamer la défense de son titre.

Y a-t-il une vie en dehors du tennis ? Loin du jeu, loin du court, Justine Henin n’a pas trouvé son bonheur. Alors elle met fin à sa retraite. Coucou la revoilou à Roland-Garros. En cinq mois d’une deuxième carrière démarrée en janvier, la Belge a tutoyé la victoire en Grand Chelem (finaliste à l’Open d’Australie), empoché un titre sur terre à Stuttgart, connu des sorties de routes précoces (Miami, Madrid)… Elle toque à la porte du top 20. Suffisant pour en faire une favorite ? Pourquoi pas ? Après tout dans un tennis féminin où une revenante peut s’imposer à l’US Open (Clijsters), où les sœurs Williams écartent les intérimaires de la gloire quand bon leur semble, il doit bien y avoir une petite place avec vue sur la victoire. Surtout pour Henin. Surtout à Roland-Garros. Eh bien non.

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