Le «Louis XVI» des soirées bling-bling, Stéphane Cohen, Français installé en Afrique du Sud depuis quinze ans, a mené la révolution de la nuit sud-africaine. En misant sur la bourgeoisie black de Johannesburg, il est devenu le roi des soirées jet-set, version africaine. «Vous êtes française ? Mais alors, vous connaissez Stéphane !» Impossible d'y échapper. Stéphane Cohen est une institution à Johannesburg. Dans le milieu de la bourgeoisie black branchée, la célébrité se mesure à la taille de votre voiture, et au nombre de soirées VIP dans les clubs de «Stéphane».
Clubbeurs. Cet ancien joueur de rugby du Stade français est venu s'entraîner avec son club en Afrique du Sud en 1995. Il n'en est jamais reparti. Mais en habitué des soirées parisiennes et des salons VIP, il s'«emmerdait». Il décide donc d'organiser ses propres soirées, «à la française», style Champs-Elysées et Monaco, avec drag-queens et paillettes à gogo. «On sentait qu'il y avait un énorme potentiel, raconte-t-il, le teint fatigué qu'ont les clubbeurs de l'extrême. 40 millions de Blacks n'attendaient que de pouvoir faire la fête autre part que dans les bars pourris des townships, entourés de barbelés.»
Les premières rave parties organisées dans les quartiers dangereux du centre-ville attirent 15 000 fêtards et 300 VIP. La révolution sociale a fait le reste. Une bourgeoisie noire est née et s'est installée peu à peu dans les anciens quartiers bla