Comme une ruche bousculée par surprise, le central Philippe-Chatrier s’est mis à bourdonner furieusement. Les spectateurs de la demi-finale opposant Francesca Schiavone à Elena Dementieva en étaient encore à applaudir le jeu décisif et la première manche remportés par l’Italienne, lorsque l’incrédulité a commencé à les gagner. En bas, près de la chaise d’arbitre, c’est bien la Russe qui, furtivement, venait de se diriger vers son adversaire pour lui serrer la main, lui signifiant son abandon.
Inoxydable. «J'ai senti une déchirure au mollet gauche. C'est quelque chose que je traîne depuis le deuxième tour. Mais là, le simple fait de poser le pied par terre me faisait mal», justifiera la numéro 5 mondiale, peu de temps après sa sortie du court. Les spectateurs les plus attentifs avaient remarqué une légère claudication de la Russe au milieu du jeu décisif. Rien de plus. C'est ainsi que l'amoureuse de Paris et de Roland-Garros a laissé Francesca Schiavone interloquée, les bras écartés, aussi stupéfaite que le public, mais comblée de se qualifier pour la finale.
En dix participations à Paris, l’Italienne n’avait jamais franchi le cap des quarts de finale qu’elle avait atteint en 2001 pour sa première visite. Depuis, chaque année, elle revenait sur les courts de la Porte d’Auteuil pour dispenser son tennis un peu rugueux et combatif, trouvant toujours sur son chemin de terre une joueuse servant mieux, croisant ses frappes avec plus de précision, trouvant d