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Libération

Le parler vrai d’Evra

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Le nouveau capitaine impose son style.
Le défenseur de l'équipe de France Patrice Evra face aux Îles Féroé le 12 août 2009 en match éliminatoire du Mondial 2010 (AFP Franck Fife)
publié le 11 juin 2010 à 0h00

Il fallait y voir un signe. Le défenseur gauche Patrice Evra fut le premier à venir affronter la presse, au début du stage de Tignes, et le gaillard était armé : «un joueur qui passe son temps au téléphone avec son agent ne respecte pas le groupe» ;«on ne va pas en Afrique du Sud pour faire un safari» ;«moi, je ne vends pas du rêve», et on en passe. On a beaucoup aimé celle-là, sur le remplacement de Domenech, prévu de longue date par la Fédération : «On ne parle que de ça depuis des mois, j'avais l'impression qu'on n'était pas qualifié pour le Mondial. C'est de l'incompétence. Autant parler du prochain magasinier, ou du prochain cuistot. Parler de Laurent Blanc [qui succédera à Domenech, ndlr], c'est ne pas respecter la Coupe du monde.»

Une semaine plus tard, on apprenait que Thierry Henry gisait dans une bordure et qu'Evra avait récupéré son brassard de capitaine. L'attaquant Florent Malouda : «Ça l'a touché. Il est très impliqué, même sur des sujets qui fâchent comme les amendes [versées par les joueurs pour des retards, un portable qui sonne lors d'une réunion, etc., ndlr]. C'est nouveau pour lui.» Le Toulousain André-Pierre Gignac : «S'il a une âme de leader ? Carrément ! Il parle avant le match, pendant l'échauffement, après le match… Après la Chine, il s'est exprimé devant le groupe pour dire que la défaite (0-1) n'avait pas d'importance. Le coach était sur sa ligne.» Il y a les faits : le natif de Dakar (29 ans) es