La Coupe du Monde, enfin ! Pour les Sud-africains, qui l'attendent depuis six ans, le grand jour est arrivé. Les vuvuzelas, ces trompettes zouloues qui annonçaient autrefois le départ à la guerre, résonnent à chaque coin de rue de Johannesburg, dans les voitures, les bars et les boîtes de nuit. Et tant pis pour les tympans sensibles. «C'est comme ça que nous allons gagner ! s'exclame une star de la chanson devant la foule à Soweto. Soufflez, faites du bruit, ça va déstabiliser les autres équipes !»
A chaque feu rouge, des vendeurs ambulants marchandent les drapeaux des 32 pays participants. Près de Melville, le quartier branché de la capitale économique, Hector a multiplié son chiffre d'affaires par dix en quelques semaines. «Avant, je vendais des désodorisants pour voitures. Je faisais 30 rands [3 euros, ndlr] de bénéfices par jour. Aujourd'hui, ça atteint 300 rands ! Vive le Mondial !»
Même si tout le monde ne profitera pas des retombées économiques, la majorité des Sud-Africains voient le tournoi comme un divertissement et veulent y prendre part comme ils le peuvent. Dans les stades, dans les pubs ou devant les écrans géants disséminés aux quatre coins de la ville. Johannesburg, d'habitude boudée par les touristes à cause de sa criminalité record, est devenue une capitale cosmopolite avec des supporteurs du monde entier. «Tous ces Blancs venus découvrir notre pays, c'est magnifique ! J'ai même rencontré des Coréens !» s'émeut Simphiwe, qu